Bienvenue a Jokjakarta !

 

Habituellement, je ne suis pas specialement branche villes, mais notre experience ici il y a 3 ans avec Thomas fut si amusante et enrichissante que je me devais d y retourner. Je connais deja les regles ; les choses a voir, et surtout celles a eviter. Au premier rang de celles-ci, les rabatteurs des magasins de batiks qui sont parfois tres doues pour vous entourlouper et vous emmener dans le magasin de "leur soeur" ou de "leur cousine" alors que vous vouliez juste discuter un peu.

Je me perds dans le dedale de ruelles et grandes avenues des ma sortie du train et me sens en "mode aventure", tres a l aise dans ce genre de milieu, mon voyage en Inde m ayant plutot aide a ce niveau.

Je retrouve Ipoen, le groom de l hotel que nous avions squatte lors du premier voyage. Il n y a plus de chambre libre, mais il me propose de coucher par terre dans le hall. Vendu !

 

 

 

Je rejoins ensuite Catherine, une jeune australienne rencontree a Batu Karas, etudiante a Jokja depuis 4 mois, et elle aussi branchee aventure. On sait que ce soir doit avoir lieu une ceremonie bouddhiste au temple Borobudur situe a 1h30 de route d ici. Durant cette ceremonie, les moines allument une multitude de lampions qui s envolent selon le principe de la mongolfiere. Il parait que c est vraiment a voir. Seulement, il fait deja presque nuit, l orage gronde, et quand on pose des questions sur la ceremonie on recoit une foule d informations contradictoires (a l indonesienne!) et plutot decourageantes. On nous dit que c est trop tard, trop difficile d acces, surpeuple, ou encore qu une fois la-bas, il nous sera impossible de rentrer a Jokja au milieu de la nuit.

Mais, mode aventure oblige, on prend un aller simple en taxi et decide d y croire et surtout de ne pas se poser trop de questions. Encore une fois, l Indonesie est un pays si simple que tout finit toujours par s arranger.

Effectivement, c est la cohue la-bas ; il doit y avoir plusieurs milliers de personnes et il se met a pleuvoir peu apres notre arrivee. Apres une longue queue et des controles anti-terroristes, on arrive sur le site, au pied du temple. Heureusement, d enormes tentes nous abritent a peu pres de la pluie qui redouble d intensite.

 

On se pose vers 20h30 et personne ne sait quand les festivites vont commencer, meme les Jakartiens qui ont fait 12h de train juste pour la ceremonie. Fatigues par notre voyage depuis Batu Karas, on s endort au milieu de la foule, malgre l ambiance assez survoltee et la pluie qui traverse de plus en plus le toit de la tente. En fait, la pluie est si intense qu on commence a se demander si les lampions vont vraiment etre lances. Mais on se dit qu au pire, on pourra rester dormir ici.

Vers minuit, toujours rien, la tente se vide peu a peu de sa foule, et on commence a se sentir betes quand les agents de securite nous virent pour cause de fermeture du site... On n a plus qu a chercher un endroit pour passer la nuit ; pas de bus ni de taxi pour rentrer a Jokja, et apres un bref tour des hotels du coin, on comprend que c est sans espoir ; tout est archi-complet. Sans la pluie, on aurait encore pu dormir dans la rue.

Mais comme tout est bien qui finit bien en Indonesie, on rencontre un moine bouddhiste qui nous donne son laissez passer et nous propose de squatter sa tente qui est libre au pied du temple. Nous voila soudainement VIP !

On zone alors dans le site maintenant desert, et comme on n a jamais cesse d y croire, la magie continue ; on voit le premier lampion s envoler vers 1h... On a droit a notre ceremonie privee ! Les lampions sont imposants ; ils mesurent environ 1m de haut pour 50cm de cote et sont transparents. Les moines en lancent environ 1 toutes les 1 ou 2 minutes, et on les voit s eloigner pendant longtemps dans le ciel nuageux.

Catherine, qui a visiblement encore plus soif d aventure que moi, se dirige vers la zone d allumage des lampions. On hesite vraiment a s approcher encore quand plusieurs gamins nous invitent a les suivre pour observer de plus pres, nous assurant qu il n y a aucun probleme. On debarque alors a proximite du rituel et les gardiens nous tombent dessus, nous sommant de faire demi-tour immediatement, faute de quoi la police arriverait bientot. Bref, on a ete un peu trop loin et maintenant, on sait qu il ne faut pas faire confiance aux gamins !

 Finalement, on n a jamais trouve la tente du moine. On a rencontre une troupe de jeunes "aventuriers" (selon leurs propres termes) indonesiens travaillant pour la ceremonie et a partage le sol de leur tente jusqu au matin.

 

Au reveil, nos hotes nous proposent une balade dans le temple. Normalement, c est payant, mais comme on est deja dans l enceinte du site, c est gratuit pour nous ! La c est un exact revival de notre visite il y a 3 ans ; une multitude de groupes scolaires et/ou religieux qui ne s interessent qu a une chose ; prendre des photos. Et comme les photos de blancs c est encore mieux, on se fait litteralement harceler et a droit a une seance tous les 10 metres. Meme les instituteurs s y mettent. La pauvre Catherine qui n aime pas se faire photographier n est vraiment pas a l aise. Nos hotes et amis indonesiens n en reviennent pas et sont desoles pour la situation qu ils trouvent genante, mais je trouve ca pour ma part vraiment tres tres marrant.

 

 

 

 

 

 

Retour en taxi-cheval et bus pour Jokja ou j ai vraiment envie de revoir le concert de gamelan dans le palais du Sultan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je retrouve avec un tres grand plaisir cette musique lente et complexe, aux sons profonds et envoutants. C est ce meme orchestre qui avait fait germer en moi l idee d ajouter un gros gong a mon set de batterie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les danseuses, toujours aussi belles et gracieuses ; elles dansent meme avec les yeux. A l image de la musique qui les accompagne, les danses traditionnelles sont tres subtiles et d une grande complexite. Les danseurs/euses ne vivent que par et pour leur art.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Malioboro est la grande artere commerciale de la ville ; la circulation mele pietons, becak, voitures, scooters et meme chevaux dans la plus grande densite. On y trouve tout ce qu on veut, a commencer par des pieges a touristes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Heureusement, on peut s echapper de cette folie via les tranquilles petites ruelles, pour certaines litteralement tapissees de prostituees la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si on n a pas peur, on peut manger pour vraiment rien sur le tranquille bas-cote d une 4 voies dans la douce odeur des gaz d echappements...

 

 

 

 

 

 

 

 

Je croise par hasard Randi et Diko, 2 jeunes de Bandung rencontres a Batu Karas il y a quelques jours. Ils realisent un documentaire qui parle de leurs voyages a moto en Indonesie. En fait, ils font surtout la fete et cherchent l aventure ! Je me joins a leur quete et on rigole bien a sillonner les rues de Jokja sur leurs engins. Ils me font gouter au Ciu, l alcool local qui s achete sous le manteau dans des bouteilles d eau. Vue l odeur, je pense qu il ne faut vraiment pas en abuser ; il y aurait regulierement des morts en raison d une distillation plus que douteuse...

  

 

On visite un peu et va a des concerts ; les soirees passent bien !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Apres 2 jours et 3 nuits passes en ville, la mer me manque deja et j ai ma dose de pollution et de bains de foule. Je repars pour Batu Karas ; 4h en train puis 2 en bus puis 1 en scooter et pfiouuu me revoila pret a attaquer les vagues !

 

 

 

 

A chaque arret, le train est assailli d une multitude de vendeurs en tous genres qui passent leur vie sur les rails

 

 

 

 

 

 

 

 

Le train est aussi toujours l occasion de faire de nombreuses rencontres ! Julia et Wita cherchent un mari...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rencontres et photo-folies a la plage aussi

 

 

 

 

 

 

 

 

Et retour a Batu Karas ou la houle boude un peu. Je surfe alors un spot a 1h de scooter d ici ou il y a toujours au moins 1 m. J ai appris a conduire avec Catherine il y a 1 semaine, et le scooter c est la liberte !

 Ce n est pas que je me lasse, mais je commence a vraiment avoir mes habitudes a Batu Karas et il traine une petite odeur de routine... Je squatte maintenant au shelter ou il y a en permanence des jeunes de Bandung a faire la fete. C est toujours aussi sympa mais il est temps de bouger et ce soir je reserve mon billet (taxi+train+avion) pour Bali ou Jeremie me dit qu il y a parfois moyen de surfer tranquille et aussi de partir ensemble vers de nouvelles aventures. Je pars ce soir dans la foulee, dors dans le train, saute dans l avion et m envole pour  l ile mythique ou je devrais arriver demain midi...